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La Rochelle : Laurent Berger à la rencontre des personnels de l’hôpital

Publié le 26/09/2022

Le 14 septembre 2022, Le Secrétaire de la CFDT, Laurent Breger, était de passage à La Rochelle pour rencontrer les agents de l'Hospitalière, mais également des autres fonctions publiques du territoire.
À cette occasion, le quotidien Sud-Ouest a pu l'interviewer.

DR : SUD OUEST (retrouvez l'article complet sur la version abonnée).
Par Frédéric Zabalza - f.zabalza@sudouest.fr
Publié le 14/09/2022

Laurent Berger à La Rochelle : « être mobilisé, ce n’est pas faire une manifestation toutes les trois semaines »

Le secrétaire général de la CFDT est venu à la rencontre des personnels de l’hôpital de La Rochelle. A moins de trois mois des élections professionnelles de la fonction publique, Laurent Berger est venu à la rencontre des personnels de l’hôpital de La Rochelle, mercredi 14 septembre. L’occasion de s’exprimer sur les sujets chauds du moment.

Que vous ont exprimé les agents hospitaliers ?

Quand on visite un hôpital, il y a une forme de constante : le sentiment d’un système en souffrance, d’un hôpital public qui souffre d’une mauvaise organisation du système de soins, des difficultés de recrutement, d’une organisation du travail qui provoque un mal-être chez les agents. Il y a cette impression d’une intensification permanente du travail, d’être maltraité, donc maltraitant. Ça appelle à faire de vrais choix au niveau national. Il faut une autre organisation du système de soins, une politique de recrutement plus dynamique, des revalorisations salariales. Il y a déjà eu beaucoup d’obtenu avec le Ségur, 183 euros de plus par mois, ce n’est pas rien, mais il faut aller plus loin. Il faut aussi que la puissance publique accepte davantage de négociations sur l’organisation du travail. Par exemple, dans certains centres hospitaliers, une femme qui se déclare enceinte travaille à 80 %. Ce n’est pas le cas ici.

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Ce sont des problématiques communes à d’autres secteurs.

Pas seulement dans la fonction publique mais ce problème de mal-être au travail, on le trouve beaucoup chez les fonctionnaires. Pour des raisons simples : pendant des années, les politiques publiques ont été regardées à l’aune de la règle budgétaire et pas de ce qu’elles apportaient à la population. Ce n’est pas qu’un coût, on l’a vu pendant la crise sanitaire. La période est donc très complexe, avec beaucoup d’inquiétudes. Notre boulot est de répondre aux travailleurs, secteur par secteur.

Cela peut aller jusqu’à descendre dans la rue ?

Mais on le fait ! Des agents de laboratoires privés sont en grève. Pendant les six mois, on a vu une augmentation des dossiers de grève très importante. Être mobilisé ou être combatif, ce n’est pas faire une manifestation interprofessionnelle toutes les trois semaines. C’est plus subtil que ça si l’on veut être utile. Le sujet des retraites nous amènera peut-être à le faire, on sera prêt.

Participer au Conseil national de la refondation (CNF), c’est utile ?

Oui, comme c’était utile d’aller voir mon patron tous les mois quand j’étais délégué du personnel, même si sa tête ne me revenait pas toujours… C’est notre rôle. Les syndicalistes prennent tous les interstices qu’ils peuvent pour porter leurs revendications. En plus, on a pu le faire au CNR, notamment sur la question du logement. Le débat public français fait une connerie quand il considère que la complexité des sujets serait réductible à un jeu de postures. Il faut jouer le jeu du dialogue. C’est pour ça qu’on appelle le gouvernement au dialogue en cette période, notamment sur les retraites, plutôt qu’à la décision unilatérale.

Sentez-vous une écoute de sa part ?

(Il souffle) D’habitude, on me demande si j’y crois. Mais je ne suis pas dans la croyance, je suis dans l’action syndicale ! Au CNR, on a pu se dire des choses très franchement. On a tous constaté que, si on est très malin, on peut pousser des sujets très concrets, comme la question fondamentale de la prise en charge de la garde d’enfant quand vous cherchez du boulot.